– by TRANSNATIONAL MIGRANTS COORDINATION
[French, Italian and Spanish translations below]
For the freedom of migrants and against institutional racism: our transnational 18/12
On the 18th of December 2020, international migrants’ day, migrants, refugees, asylum seekers, sans papiers, second generations, will mobilize against institutional racism, exploitation, and patriarchy. We will mobilize on the 18th of December, and yet our struggle looks further, and it is directed against all forms of exploitation and oppression. While we all face institutional racism and border violence, migrant women must also fight patriarchal violence in their homes, in public spaces, in the workplaces. While the state’s recognition of our work as ‘essential’ during the pandemic, it was used to intensify our exploitation. They imposed longer shifts and compelled us to work in unsafe conditions. Our protests, marches, pickets, and assemblies have multiplied, showing that they cannot silence us. Strikes against exploitation, racism and patriarchy have been organized, from France to Italy, from Spain to Poland, from Bulgaria to Turkey and Georgia, showing that our struggles are ‘essential’, not the bosses’ profits.
On December 18th, marches and protests will be organized across Europe and beyond. While national institutions and the European Union will celebrate rights on the paper, we call for the end of the exploitative and racist legal regime based on the link between documents and work contracts. We reject the patriarchal logic that links women’s documents to their husbands and families. We refuse the way migrants’ children are considered foreigners in the place where they are raised. We reject all divisions based on the institutions’ arbitrary decisions on who is entitled to asylum or not.
Institutional racism divides migrants’ lives into bureaucratic categories and puts us into different hierarchies to enforce exploitation. Because of the relation between work and documents, we are always at risk of losing our status and being legally deportable. This situation fuels widespread racism and politics of fear against migrants all over the world. Special commissions decide if we are entitled to asylum or not, international agreements establish if we are required workforce or not. Government offices and local police arbitrarily decide whether we have the credentials to renew our documents. Now, in the new ‘pact on migration and asylum’ proposed by the European Commission, border agencies are supposed to decide at the border if we have a chance to get a document or if we will go straight into a detention center and then be deported.
The EU continuously talks about solidarity amongst its states, while condemning thousands of migrants to the deadly danger of ‘illegal’ border crossing and covers up or even supports Member States’ racist acts against us: from the Balkan borders to the Greek islands, from the Schengen internal borders to the very center of Paris, the level of state violence against migrants is unacceptable. Likewise, the EU likes to portray itself as a civilized power surrounded by authoritarian states, while its policies are aimed at taming migrants’ freedom, it collaborates and empowers the Erdogan regime in Turkey, racist warlords in Libya, anti-migration policies and informal militias across Africa. Moreover, the EU declares to protect workers’ rights, but it actively fosters exploitation by imposing an additional blackmail – namely the residence permit – to migrant workers.
Against this attempt to play with our lives, on the 18th of December and in the previous week, we will claim an unlimited and unconditional European residence permit, independent from labor contracts, income, or family status. We want a regularization for all migrants who are undocumented because of racist immigration laws. But we do know that regularization is not enough: within the current legal framework, it will not solve our problems, nor will it change the way millions of migrants are exploited and blackmailed because of the documents and their conditions. What we really need is an unconditional and unlimited residence permit, that allows us to move across EU borders and beyond.
What we need is nothing less than our freedom. In the next months, we need to take stock of current and past experiences and to discuss the possibility to organize a transnational migrant strike against exploitation, border and patriarchal violence. We need to organize our common struggles because we know that without us, nothing works!
Pour la liberté des migrants et contre le racisme institutionnel : notre 18/12 transnationale
Le 18 décembre 2020, journée internationale des migrants, les migrants, réfugiés, demandeurs d’asile, demandeurs de papiers et deuxièmes générations se mobiliseront contre le racisme institutionnel, l’exploitation et le patriarcat. Nous nous mobiliserons le 18 décembre, même si nous savons déjà que nous ne nous arrêterons pas là, car notre lutte est dirigée contre toutes les formes d’exploitation et d’oppression. Alors que nous sommes tous confrontés au racisme institutionnel et à la violence aux frontières, les femmes migrantes doivent également lutter contre la violence patriarcale dans les maisons, les espaces publics et les lieux de travail. Si notre travail a été reconnu comme « essentiel » pendant la pandémie, cela a permis d’intensifier notre exploitation, en nous imposant des horaires plus longs et en nous obligeant à travailler dans des conditions dangereuses. Pourtant, nos manifestations, marches, piquets et assemblées se sont multipliées, montrant que nous ne pouvons pas être réduits au silence. Des grèves ont été organisées contre l’exploitation, le racisme et le patriarcat, de la France à l’Italie, de l’Espagne à la Pologne, de la Bulgarie à la Turquie et à la Géorgie, montrant que nos luttes sont “essentielles” et non les profits des patrons.
Le 18 décembre, des marches et des manifestations seront organisées dans toute l’Europe et au-delà. Alors que les institutions nationales et l’Union européenne célébreront formellement les droits des migrants, nous appelons à la fin du régime juridique raciste et d’exploitation basé sur le lien entre les papiers et le contrat de travail. Nous rejetons la logique patriarcale qui lie les documents des femmes à leur mari et à leur famille. Nous refusons la façon dont les enfants des migrants sont considérés comme des étrangers dans le lieu où ils sont élevés. Nous rejetons toutes les divisions basées sur les décisions institutionnelles arbitraires sur qui a droit à l’asile ou non.
Le racisme institutionnel divise la vie des migrant.e.s en catégories bureaucratiques et nous place dans des hiérarchies différentes pour imposer l’exploitation. En raison du lien entre le travail et les documents, nous courons toujours le risque de perdre notre statut et d’être légalement expulsés. Cette situation alimente un racisme généralisé et une politique de la peur à l’égard des migrant.e.s dans le monde entier. Des commissions spéciales décident si nous avons droit à l’asile ou non, des accords internationaux établissent si nous sommes la main-d’œuvre nécessaire ou non. Les bureaux gouvernementaux et la police locale décident arbitrairement si nous avons les qualifications nécessaires pour renouveler les documents. Aujourd’hui, dans le nouveau “pacte sur l’immigration et l’asile” proposé par la Commission européenne, des agences sont censées décider à la frontière si nous avons une chance d’obtenir un document ou si nous irons directement dans un centre de détention et serons ensuite expulsés.
L’UE parle sans cesse de solidarité entre les États, tout en condamnant des milliers de migrants au danger mortel du franchissement ‘illégal’ des frontières et en dissimulant, voire en soutenant, les actes racistes des États membres envers nous : des frontières des Balkans aux îles grecques, des frontières intérieures de Schengen au centre même de Paris, le niveau de violence étatique à l’encontre des migrant.e.s est inacceptable. De même, l’UE aime à se présenter comme une puissance civilisée entourée d’États autoritaires, mais avec ses politiques visant à apprivoiser la liberté des migrant.e.s, elle collabore et donne du pouvoir au régime d’Erdogan en Turquie, aux seigneurs de guerre racistes en Libye, aux politiques anti-migration et aux milices informelles à travers l’Afrique. En outre, l’UE déclare protéger les droits des travailleurs, mais elle encourage activement l’exploitation en imposant un chantage supplémentaire – à savoir le permis de séjour – aux travailleurs et travailleuses migrant.e.s.
Contre cette tentative de jouer avec nos vies, le 18 décembre et au cours de la semaine qui le précéde, nous réclamerons un permis de séjour européen illimité et inconditionnel, indépendamment des contrats de travail, des revenus ou du statut familial. Nous voulons une régularisation pour tous les migrant.e.s qui demandent les papiers à cause de lois d’immigration racistes. Mais nous savons que la régularisation ne suffit pas : dans le cadre juridique actuel, elle ne résoudra pas nos problèmes, ni ne changera la façon dont des millions de migrant.e.s sont exploités et victimes de chantage à cause des documents et de leurs conditions. Ce dont nous avons réellement besoin, c’est d’un permis de séjour inconditionnel et illimité, qui nous permette de franchir les frontières de l’UE et au-delà.
Ce dont nous avons besoin, ce n’est rien d’autre que notre liberté. Il est temps de réfléchir sur les expériences actuelles et passées et de discuter ensemble de la possibilité d’organiser dans les prochains mois une grève transnationale des migrants contre l’exploitation, la violence aux frontières et la violence patriarcale. Nous devons organiser notre lutte commune car nous savons que sans nous, tout s’arrête !
Per la libertà dei migranti e contro il razzismo istituzionale: il nostro 18/12 transnazionale
Il 18 dicembre 2020, giornata internazionale dei migranti, rifugiati, richiedenti asilo, sans-papiers, nuove generazioni, si mobiliteranno contro il razzismo istituzionale, lo sfruttamento e il patriarcato. Ci mobiliteremo il 18 dicembre, ma la nostra lotta mira ad andare oltre ed è diretta verso tutte le forme di sfruttamento e oppressione. Mentre noi tutti combattiamo il razzismo istituzionale e la violenza dei confini, le donne migranti combattono anche la violenza patriarcale nelle loro case, nei luoghi pubblici e nei luoghi di lavoro. Il riconoscimento statale del nostro lavoro come “essenziale” durante la pandemia è stato utilizzato per aumentare il nostro sfruttamento. Ci hanno imposto turni di lavoro più lunghi e ci hanno costretti a lavorare in condizioni non sicure. Le nostre proteste, le marce, i picchetti e le assemblee si sono moltiplicate, mostrando che non possono ridurci al silenzio. Sono stati organizzati degli scioperi contro lo sfruttamento, il razzismo e il patriarcato, dalla Francia all’Italia, dalla Spagna alla Polonia, dalla Bulgaria alla Turchia e alla Georgia, che hanno mostrato che è la nostra lotta a essere essenziale, non i profitti dei padroni.
Il 18 dicembre marce e proteste saranno organizzate in tutta Europa e non solo. Mentre le istituzioni nazionali e l’Unione Europea celebreranno i diritti soltanto a parole, noi chiediamo la fine del regime giuridico di sfruttamento e razzismo basato sul legame tra documenti e contratti di lavoro. Rifiutiamo la logica patriarcale che lega i documenti delle donne ai loro mariti e alle loro famiglie. Rifiutiamo il modo in cui i figli dei migranti sono considerati stranieri nel luogo in cui sono cresciuti. Rifiutiamo tutte le divisioni basate sulle decisioni arbitrarie delle istituzioni riguardo a chi avrebbe diritto all’asilo o meno.
Il razzismo istituzionale divide le vite dei migranti in categorie burocratiche e ci mette in diverse gerarchie per imporre lo sfruttamento. A causa del legame tra lavoro e documenti, rischiamo costantemente di diventare irregolari ed essere deportati. Questa situazione alimenta il razzismo diffuso e la politica della paura contro i migranti in tutto il mondo. Delle commissioni specifiche decidono se abbiamo o meno diritto all’asilo, gli accordi internazionali stabiliscono se siamo o meno forza lavoro necessaria. Gli uffici governativi e la polizia locale decidono arbitrariamente se abbiamo i requisiti per rinnovare i documenti. Ora, nel nuovo “patto su migrazione e asilo” proposto dalla Commissione Europea, sono le agenzie che si occupano del controllo dei confini a dover decidere alla frontiera se abbiamo la possibilità di ottenere un documento o se saremo rinchiusi in un centro di detenzione per poi essere rimpatriati.
L’UE parla continuamente di solidarietà tra gli Stati, mentre condanna migliaia di migranti al pericolo mortale dell’attraversamento illegale delle frontiere e copre o addirittura sostiene gli atti razzisti degli Stati membri contro di noi: dalle frontiere dei Balcani alle isole greche, dalle frontiere interne di Schengen fino al centro di Parigi, il livello di violenza statale contro i migranti è inaccettabile. Allo stesso modo, l’UE ama rappresentarsi come una potenza civile circondata da Stati autoritari, ma le sue politiche sono volte a controllare la libertà dei migranti, collabora e dà potere al regime di Erdogan in Turchia, ai signori razzisti della guerra in Libia, alle politiche anti-migrazione e alle milizie informali in tutta l’Africa. Inoltre, l’UE dichiara di proteggere i diritti dei lavoratori, ma promuove attivamente lo sfruttamento imponendo un ulteriore ricatto – il permesso di soggiorno – ai lavoratori migranti.
Contro questo tentativo di giocare con le nostre vite, il 18 dicembre rivendicheremo un permesso di soggiorno europeo illimitato e incondizionato, che sia indipendente dai contratti di lavoro, dal reddito o dalla famiglia. Vogliamo una regolarizzazione per tutti i migranti rimasti senza documenti a causa delle leggi razziste sull’immigrazione. Ma sappiamo che la regolarizzazione non è sufficiente: nel quadro giuridico attuale non risolverà i nostri problemi né cambierà il modo in cui milioni di migranti sono sfruttati e ricattati a causa dei documenti e delle loro condizioni. Quello di cui abbiamo veramente bisogno è un permesso di soggiorno incondizionato e illimitato, che ci permetta di spostarci attraverso i confini dell’UE e oltre.
Quello di cui abbiamo bisogna non è altro che la nostra libertà. Faremo un bilancio delle esperienze attuali e passate e discuteremo insieme la possibilità di organizzare nei prossimi mesi uno sciopero transnazionale dei migranti contro lo sfruttamento e la violenza patriarcale e dei confini. Dobbiamo organizzare le nostre lotte comuni perché sappiamo che senza di noi niente funziona.
Por la libertad de las migrantes y contra el racismo institucional: nuestro 18D transnacional
El 18 de diciembre de 2020, día internacional del migrante, los migrantes, refugiados, solicitantes de asilo, personas sin papeles y segundas generaciones nos movilizaremos contra el racismo institucional, la explotación y el patriarcado. Nos movilizaremos el 18 de diciembre, pero no nos detendremos ahí porque nuestra lucha se dirige contra todas las formas de explotación y opresión. Aunque todas nos enfrentamos al racismo institucional y la violencia en las fronteras, las mujeres migrantes también deben luchar contra la violencia patriarcal en los hogares, los espacios públicos y los lugares de trabajo. Durante la pandemia los estados han reconocido que nuestro trabajo es “esencial”, pero la explotación que sufrimos ha aumentado: nos obligan a a trabajar más horas y en condiciones inseguras. Pero nuestras manifestaciones, marchas, piquetes y asambleas han aumentado, demostrando que no nos van a callar. Hemos organizado huelgas contra la explotación, el racismo y el patriarcado desde Francia hasta Italia, desde España hasta Polonia, desde Bulgaria hasta Turquía y Georgia; demostrando que lo “esencial” son nuestras luchas, no las ganancias de los patrones.
El 18 de diciembre haremos marchas y manifestaciones por toda Europa y en otros países. Mientras las instituciones nacionales y la Unión Europea celebran los derechos de las migrantes solo en teoría, nosotras reclamamos el fin del régimen jurídico racista y explotador basado en el vínculo entre los papeles y los contratos de empleo. Rechazamos la lógica patriarcal que vincula los documentos de las mujeres a sus maridos y familias. Rechazamos que las hijas de migrantes sean consideradas extranjeras en el lugar en el que han crecido. Rechazamos todas las divisiones basadas en decisiones institucionales arbitrarias sobre quién tiene derecho a asilo y quién no.
El racismo institucional divide la vida de los migrantes en categorías burocráticas y nos coloca en diferentes jerarquías para reforzar la explotación. Debido al vínculo entre trabajo y documentos siempre estamos en peligro de perder nuestro estatus y ser expulsadas legalmente. Esta situación favorece un racismo generalizado y una política de temor a las migrantes en todo el mundo. Comisiones especiales deciden si tenemos derecho de asilo o no, acuerdos internacionales deciden si somos la fuerza de trabajo necesaria o no. Las oficinas gubernamentales y la policía local deciden arbitrariamente si cumplimos los requisitos para renovar nuestros documentos. Ahora, con el nuevo “Pacto de inmigración y asilo” propuesto por la Comisión Europea, las agencias fronterizas deben decidir en la frontera si nos dan la opción de conseguir un documento o nos mandan directamente a un centro de detención para luego ser deportadas.
La UE habla continuamente de solidaridad entre sus estados, pero al mismo tiempo condena a miles de migrantes al peligro mortal de cruzar las fronteras “ilegalmente”, y encubre o incluso apoya actos racistas hacia nosotras de sus estados miembros: desde las fronteras de los Balcanes hasta las islas griegas, desde las fronteras internas de Schengen hasta el mismo centro de París; el nivel de violencia estatal contra los migrantes es inaceptable. Siguiendo la misma línea, a la UE le gusta presentarse como una potencia civilizada rodeada de estados autoritarios; pero con sus políticas orientadas a limitar la libertad de los migrantes colabora y potencia el régimen de Erdogan en Turquía, los señores de la guerra en Libia, las políticas anti-migración, y las milicias informales en toda África. Además, la UE afirma proteger los derechos de los trabajadores, pero fomenta la explotación imponiendo un chantaje adicional, el permiso de residencia, a los trabajadores migrantes.
Contra este intento de jugar con nuestras vidas, el 18 de diciembre y a lo largo de la semana anterior vamos a exigir un permiso de residencia europeo ilimitado y sin condiciones independiente de los contratos de trabajo, los ingresos o la situación familiar. Queremos la regularización de todas las migrantes que están sin papeles a causa de leyes de inmigración racistas. Pero sabemos que la regularización no es suficiente: en el marco jurídico actual no resolverá nuestros problemas ni cambiará la forma en la que millones de migrantes son explotadas y chantajeadas a causa de los documentos y sus condiciones. Lo que realmente necesitamos es un permiso de residencia incondicional e ilimitado que nos permita cruzar las fronteras de la UE y los países vecinos.
Lo que necesitamos es nada menos que nuestra libertad. Es hora de reflexionar sobre las experiencias actuales y pasadas y discutir juntas la posibilidad de organizar en los próximos meses una huelga transnacional de migrantes contra la explotación, la violencia fronteriza y la violencia patriarcal. Tenemos que organizar nuestra lucha común porque sabemos que sin nosotras se para todo.
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